Extrait d’une lettre de Huguette Villeneuve, cousine de l’auteur.
« Comme tu le reconnais dans ton livre, ta mère n’était pas parfaite mais c’était une femme exceptionnelle, à l’intelligence vive et au tempérament entier. Ça prenait une personne très forte pour mener seule à maturité dix enfants bien scolarisés. La lecture de ton livre m’a permis de comprendre des choses. On ne peut pas devenir veuve à trente-cinq ans, enceinte d’un dixième enfant, sans qu’il y ait des dommages collatéraux.
Même si j’ai longtemps fréquenté ta mère jamais elle n’a mentionné l’incident dont elle a été la victime, ni tes frères et sœurs d’ailleurs. C’était malheureusement l’époque du silence sur plein de sujets jugés tabous comme l’adultère, la sexualité, la pédophilie, l’homosexualité, l’inceste, les naissances hors mariage, la violence conjugale, l’alcoolisme et la maladie mentale. On vivait donc avec des rumeurs et des chuchotements parfois destructeurs qui engendraient la gêne et compliquaient la communication. C’était aussi certainement très souffrant pour les victimes. Je ne peux qu’imaginer la souffrance qui accompagna ta vie exceptionnelle. C’est merveilleux que dans cette noirceur tu aies connu l’amour et la paternité, deux très grandes richesses.
Je te remercie encore une fois pour ta biographie qui t’a certainement demandé beaucoup de courage mais qui, je l’espère, a été libératrice pour toi. J’ai trouvé très originale ton utilisation de noms fictifs pour ton entourage et très « forte » ta sérigraphie sur la couverture, sans parler de ton vocabulaire si riche. Toutes mes félicitations !
Ton récit a déclenché chez moi plein de souvenirs et d’émotions dont le résultat est cette lettre. J’ai ressenti le besoin de te les transmettre afin que tu saches la valeur de ton livre pour moi, à cause de ma relation particulière avec ta mère et plusieurs membre de ta famille.
À un certain âge, quand il y a des vœux à formuler pour le Nouvel An ou un anniversaire de naissance, on souhaite toujours en priorité la santé, car en vieillissant c’est ce qu’il y a de plus précieux, avec l’amour. Je te souhaite donc la santé ainsi que la paix et la sérénité. Salue bien aussi ton épouse Francine, une autre femme forte ! »
Signé : Huguette Villeneuve
Voici comment Geneviève, la soeur de l’auteur, a commenté “L’homme écarlate”. Des mots porteurs. On peut ajouter que la raison déraisonne quand les pulsions lui sont supérieures.
Impression sensible de sa soeur Isabelle. Sa femme et Pierre-Émile ont des affinités communes avec cette dernière.
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